Où sont passés les islamistes ?

La joie et la colère patriotiques les a occultés

Où sont passés les islamistes ?

Il suffit que les jeunes, notamment les jeunes filles descendent dans les rues du pays afin d’apporter leur soutien à l’Equipe nationale, et dénoncer l’agression égyptienne, pour que les activistes islamistes rasent les murs des villes. Il suffit, aussi, d’un autre tremplin mobilisateur, qui est le foot, pour mettre de côté les agissements islamistes et leur morale outrageuse.

Ils n’ont pas à s’attaquer aux jeunes filles vêtues de leurs plus belles robes badigeonnées aux couleurs de l’emblème national. Ils n’ont pas, aussi, intérêt à se titiller l’ego contre le défoulement de jeunes et les cortèges de voitures. Ils n’ont pas à distiller les préceptes de la Charia condamnant la danse, la musique et le rire. Ils ont longtemps agacé le quotidien des Algériennes et des Algériens.  Ils n’ont pas intérêt à nous chauffer les oreilles avec le discours pro pays arabes, qui, à la lumière des événements avant et après-match, Algérie-Egypte, “ces frères” se sont mués dans un silence, le moins que l’on puisse dire complice.  Fini le temps où nos barbus tirent les enseignements des expériences des Frères musulmans égyptiens. Les tenants du panarabisme et de baâthisme ont eu la réponse sanglante, cette fois-ci. La dizaine de supporters sauvagement tabassés, et l’on parle toujours de plusieurs cas d’assassinats, avec préméditation par des Egyptiens ne doit pas passer sous silence. Ces agressions interpellent tout un chacun, notamment les autorités du pays, quant à la suite à donner à ce grave dérapage. L’Algérie est devenue un réceptacle de haine et de violence, émanant, d’un pays où toute les voies, y compris, celles de la violence sont admises pour soigner une image et surtout une situation au bord de l’explosion. Les autorités égyptiennes ont tout fait pour créer ce climat tendu. Les témoignages des Algériens qui se sont rendus là-bas, sont unanimes quant à l’implication des services de sécurité cairote dans la préparation des guets-apens. C’est sur l’équipe de football de son pays que Hosni Moubarak, contesté, par ailleurs de toutes parts mise sa tête. Battre les Fennecs algériens est, donc, le sésame pour accéder à la compétition mondiale, qui garantira au tenant du pouvoir en Egypte, un semblant de paix sociales. Les Egyptiens veulent décrocher la victoire à tout prix, y compris par la transgression des règles régissant le football et la violence extra-sportive, et cela avec le silence complice de la Fifa.  C’est de ce pays dit frère que les islamistes algériens s’inspirent pour mieux asservir la République et la mettre à feu et à sang. C’est le panarabisme négateur, dont l’Egypte continue de revendiquer la paternité, que l’identité algérienne est aliénée depuis des décennies. C’est de l’Egypte que l’Algérie avait importée “des enseignants” pour bien mener l’aliénation de l’école. Autant de raisons qui font que l’Algérie a tout à gagner si elle prend ses distances vis-à-vis de ce pays, dont la fraternité est souillée par le sang de nos co-citoyens. Le retour de l’Algérie sur la scène internationale et régionale, après des décades d’absence dues au terrorisme, que l’Egypte sent un conquérant de taille, à qui il fallait emboîter le pas.  Au moment où, à Charm Cheikh, les Egyptiens servent du café aux touristes juifs, et prônent la normalisation avec l’Etat sioniste, l’Algérie demeurait intransigeante sur sa position de soutien à la Palestine.  Les positions de l’Algérie lors de l’agression criminelle contre Gaza, et celle disproportionnée de l’Egypte sont aussi à mettre de l’avant pour expliquer tout ce ressentiment. Les islamistes algériens ne veulent pas accepter cet état de fait. Sans grand intérêt pour l’équipe nationale, ils ont choisi de déserter le terrain, maintenant que les artifices idéologiques dont ils ont usés ne font plus recette.

M. Mouloudj
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